Une
exposition peut-elle être conçue par une intelligence artificielle
?
Ce
défi a été relevé par Madja Edelstein-Gomez pour son exposition
“Les Recombinants”. Des algorithmes ont choisi des œuvres parmi
les centaines de propositions recueillies au cours d’un appel à
projet international.
Conçue
en temps réel, l’exposition propose un mix hypnotique d’images, de
vidéos, de sons et de textes proposés par les artistes et qui se
recombinent perpétuellement à l’écran.
Bienvenue
chez Les Recombinants, l’exposition du futur.
Autant
que leurs œuvres d’art, la personnalité des artistes, leur
biographie, la manière dont ils se décrivent eux-mêmes, dont ils
montrent leur visage ainsi que leur travail, fait elle-même l’objet
d’une recombinance. À l’écran des perspectives diverses s’offrent
au visiteur et sur un clic, leur apparence se révèlent lentement,
mettant au jour l’arrière-plan de la scène. Sur un clic encore,
leurs mots génèrent de nouveaux discours sur l’art et sur l’oeuvre.
Sur
le web, vous pourrez expérimenter le traitement des données en
temps réel par les algorithmes de l’intelligence artificielle.
Cette
découverte individuelle est offerte à votre patience, curiosité et
sagacité. En ligne, chaque visiteur verra un spectacle différent,
parcourra divers espaces et perspectives des artistes invités par
l’intelligence artificielle. Vous pourrez aussi consulter leur
présentation individuelle. Assistez à l’oeuvre de ces incroyables
robots et découvrez leur pouvoir de calcul instantané ! Devinez
leurs mouvements, repérez les œuvres et anticipez leurs
combinaisons ! Attention, cela pourrait secouer le navigateur de
votre ordinateur et faire fondre votre processeur !
Ce
que l’intelligence artificielle démontre est l’extrême
compatibilité des artistes. Tous les styles, tous les médias, tous
les genres artistiques ont été sollicités et sélectionnés pour
être recombinés. Aucune œuvre n’a été jugée trop singulière,
exceptionnelle ou hors norme. Aucune n’a été jugée trop démodée,
trop laide, trop médiocre ou trop inauthentique. La “sagesse” de
l’intelligence artificielle est de rejeter les catégories
esthétiques attendues avec leur surcharge historique et sociale et
de faire resurgir l’intuition et la sensibilité. Elle réconcilie
les spectateurs avec la perception pure. Elle invite les institutions
artistiques à s’ouvrir au nouveau monde de l’art, à remettre en
question leurs préjugés sur l’art et à repenser ce que peut être
une exposition à l’ère du web.
Pour
la présentation d’Art-O-Rama Madja Edelstein-Gomez a choisi
d’enregistrer trois captures d’écran de quinze minutes chacune. Ces
vidéos vous invitent à créer votre propre visite et à découvrir
et à expérimenter votre propre spectacle sur votre ordinateur.
Madja Edelstein-Gomez (née en 1960 à Montevideo, Uruguay) est une commissaire d’exposition indépendante , qui a réalisé plusieurs expositions internationales (Bangalore, Buenos Aires, Prague, Tbilisi, Toronto…). Elle vit actuellement à Kuala Lumpur et Paris. Elle est aussi une militante reconnue et engagée auprès de plusieurs associations humanitaires. Site personnel: http://madja.net
L’exposition
en ligne est produite par Zinc (Marseilles), avec le soutien
financier de : Dicréam-CNC, Château Ephémère
(Carrières-sous-Poissy), Espace Gantner (Belfort), Rhizome (New
York).
L’exposition “Nr. 36 Passage de Venus, Expédition Hollandaise Pour Réunion” s’est tenue au Musée Teylers à Haarlem, Pays-Bas, musée généralement connu comme musée des Sciences Naturelles. C’est une certaine intimité qui caractérise avant tout ce musée: il faut, pour voir certaines pièces, écarter des rideaux pour ensuite les refermer. Cette intimité se reflète dans le détail des légendes, où perdure l’esprit de ceux qui ont examiné, décrit et catalogué les objets.
L’exposition Nr. 36 Passage de Venus, expédition hollandaise pour Réunion imite et accentue cet amour du détail ainsi que le caractère intime de ce musée. Cependant la hiérarchie est inversée: l’attention du spectateur ne sera pas dirigée vers les endroits stratégiques du musée comme le générateur électrique et les dessins des grands maîtres, mais précisément vers les objets les plus infimes: les titres et les légendes. Ainsi le musée devient décor. Entre les titres, les légendes et les indications destinés au public se trouvent des étiquettes qui en apparence ne se distinguent pas des autres mais qui posent problème au lecteur. Ces étiquettes contiennent des messages de nature apparemment très intime, du fait qu’ils n’utilisent pas le “vous” d’usage, mais bien le très personnel “tu”.
Objectivité Le lecteur ne pourra que s’interroger, parce que les messages sont trop intimes, trop poétiques ou même parfois trop choquants pour être d’authentiques fiches du musée. De cette manière l’objectivité et la fiabilité des fiches réelles est remise en question. En mettant en avant son aspect linguistique, c’est un fil qui est tissé dans l’espace muséal. Là où de nos jours les informations dans les musées tendent à une certaine objectivité et masquent totalement la personnalité des auteurs, cette installation en revanche souligne le caractère strictement personnel et émotionnel du message.
Mouchette.org est un site interactif créé en 1996 par un personnage virtuel, une artiste de presque 13 ans basée à Amsterdam qui se fait appeler Mouchette. Sur ce site qui ressemble à un site personnel, elle invite l’internaute à jouer avec elle et à se confier à elle en toute intimité.
Mouchette, presque 13 ans
À propos de mouchette.org par Anik Fournier
La création de Mouchette.org marque un tournant déterminant dans le domaine du virtuel pour Martine Neddam. Crée en 1996, Mouchette.org est le site personnel et interactive de celle qui se proclame « une artiste de presque 13 ans », vivant à Amsterdam. Cette oeuvre est à présent internationalement reconnue comme une oeuvre-clef dans l’histoire de l’art sur Internet. Crée avec les moyens du bord, et toute une série d’outils en libre accès de l’époque pionnière du web, composée de questionnaires en ligne qui incitent l’usager à exercer sa curiosité et à découvrir les pages à naviguer, le site personnel de Mouchette insolent, érotique et fait état des tendances obscures ou suicidaires du personnage. Le film de Robert Bresson « Mouchette », crée en 1967 est une des principales sources d’inspiration du personnage.
Depuis ses débuts en 1996, le site Mouchette.org a largement évolué
et a suscité l’intérêt grandissant du monde de l’art, des
universitaires, des usagers d’internet en général, et des fans du
personnage dans le monde entier. L’oeuvre a fait l’objet de discours
critiques et commentaires enflammés autour de la question de l’identité,
et de l’anonymat sur internet.
Le dévoilement (discret) de l’auteur n’a affaibli en rien l’attrait
magnétique du personnage virtuel. Mouchette reste en contact quotidien
avec ses visiteurs et les manifestations artistiques du personnage
continuent à être exposées sous des formes variées, à la fois en ligne
et matériellement, dans les institutions artistiques.
Neddam eut l’idée de créer le Network de Mouchette ayant constaté que les internautes se servaient du nom ou de la personnalité de Mouchette de manière tout à fait inattendue, pour leur propres intentions. Tandis que le site de Mouchette se fait passer pour une innocente page personnelle, les outils interactifs mis à la disposition des membres du Network vont permettre d’introduire des tiers dans le jeu. in d’être le portrait d’un individu, le site est en réalité un masque, que les usagers s’approprient pour se présenter et ainsi communiquer entre eux.
Le Network de Mouchette met en oeuvre l’idée de l’Interface de Partage d’Identité qui permet aux internautes de partager une identité fabriquée, et d’échanger entre eux par l’entremise d’un personnage. De ce fait, Mouchette.net fonctionne comme un laboratoire qui ouvre un espace de renégociation collective des identités.
gauche, contribution de Stephanie, droite contribution de Lida
Ci-dessus, des pages créées par usagers du Network de Mouchette : Stephanie, ou Lida et qui furent intégrées au site de Mouchette.
Le Network de Mouchette met en oeuvre l’idée de l’Interface de Partage d’Identité qui permet aux internautes de partager une identité fabriquée, et d’échanger entre eux par l’entremise d’un personnage. De ce fait, Mouchette.net fonctionne comme un laboratoire qui ouvre un espace de renégociation collective des identités.
La plateforme du Network de Mouchette fut inaugurée lors d’un lancement officiel à New York en 2003, au cours de la résidence artistique de Neddam à Franklin Furnace. Dans la Postmasters Gallery, l’artiste supposé être l’auteur de Mouchette venait à la rencontre de ses fans en révélant son identité et ses intentions. Pour cet évènement, un bulle transparente gonflable conçue par l’artiste de New York Anakin Koenig à l’intérieur de la Postmasters Gallery accueillait les visiteurs, ceux-là même qui étaient venus pour s’approprier le site de Mouchette. Ainsi dans une cérémonie artistique fut lancée l’interface du Network de Mouchette. Voir “Inside Mouchette” at AKAirways.
Après plusieurs années de fonctionnement ou les membres ont crée des pages intégrées au site, l’interface est à présent, selon les dires de Neddam, un château qui se visite mais que l’on habite plus vraiment, car de nombreuse fonctionnalités ne sont plus en usage.
Cette expérience de partage d’identité en ligne inspirera Neddam pour la création des personnages virtuels suivants, David Still and XiaoQian.
Texte: Anik Fournier
Capture d’écran: le site web de Mouchette
“Mouchette.org Version 01”a été acquise par le Stedelijk Museum d’Amsterdam, Pays-Bas en décembre 2016.
une image d’écran tirée de MyDesktopLife
My Desktop Life est une oeuvre créee par Martine Neddam. C’est un logiciel en ligne qui permet de créer des films ou des animations composées d’images, de sons, de textes d’effets visuels, le tout présenté dans un navigateur. “Fiction sur Ecran” est un des films crées à l’aide de ce logiciel. Le site MyDesktoplife.org constitue une vitrine de presentation du logiciel et des films archives dans Vimeo.
Une bourse de recherche du programme Art On Your Screen du ZKM Karlsruhe, en a permis la réalisation. Un des films crées par MydesktopLife “This Is Home” y est présenté.
ci-dessous le texte de l’invitation et ici le communiqué de presse à télécharger : collection-a-letude
Parallèlement à la diffusion permanente de sa collection sur le territoire de Rhône-Alpes, l’Institut d’art contemporain présente sa collection tous les deux ans dans ses murs, in situ. Le projet Collection à l’étude à Villeurbanne poursuit et amplifie ce principe biennal en s’étendant ex situ sur le territoire de Villeurbanne, à l’ENM, au Centre des Humanités de l’INSA, à la MLIS, avec le Rize, à l’URDLA, au TNP, au Zola et exceptionnellement cette année à la Gare Lyon Saint-Exupéry TGV.
En amorce de Collection à l’étude à Villeurbanne, l’IAC vous informe que ce soir à 18h30, le Cinéma Le Zola présentera une soirée spéciale avec une sélection commentée de films réalisés par Ulla von Brandenburg, artiste dont plusieurs œuvres font partie de la Collection IAC, Rhône-Alpes.
Par ailleurs, l’IAC vous invite jeudi 1er décembre dès 14h30 à suivre un parcours dans Villeurbanne et découvrir ainsi les œuvres de sa Collection accueillies chez nos structures partenaires. Au programme, visites et présentations par Nathalie Ergino & Magalie Meunier de l’IAC.
TNP / 14h30 → Présentation de l’œuvre de Martine Neddam
Accrochage de “Arrache-moi” au TNP
Turkmenbashi Mon Amour est une composition filmique faite d’images, textes et sons représentant le culte de la personalité bâti autour de la figure du Turkmenbashi à Ashgabat, la capitale du Turkmenistan. L’oeuvre est inspirée par une courte visite à Ashgabat que fit Neddam durant un voyage le long de la Route de la Soie. est une composition filmique faite d’images, textes et sons représentant le culte de la personalité bâti autour de la figure du Turkmenbashi à Ashgabat, la capitale du Turkmenistan. L’oeuvre est inspirée par une courte visite à Ashgabat que fit Neddam durant un voyage le long de la Route de la Soie.
Enregistrement sur Vimeo avec sous-titres en japonais
La pièce est composée selon une structure audiovisuelle particulière. Les photos prises par Neddam représentant les monuments colossaux à la gloire du Turkmenbashi qui furent érigées durant sa présidence (de 1991 lorsque le Turkmenistan acquit son indépendance, jusqu’en 2005, l’année de sa mort) servent de décor théatral ou de fond de scène à un dialogue à bâtons rompus de personnage à personnage.
Le personnage de Mouchette apparait ici dans toute sa naïveté, s’adressant directement à la statue du Turkmenbashi pour déclarer son amour à ce personnage quasi-divin et néanmoins humain et paternel (bashi signifie père), tel qu’il est représenté de manière monumentale partout dans cette ville. Turkmenbashi énonce pour Mouchette tous les hauts faits accomplis durant sa présidence.
Une autre voix, qui vient de nulle part, comparable à celle du choeur dans la tragédie grecque proclame d’un ton accusateur les méfaits du Turkmenbashi, tels que la censure de tous les partis de l’opposition, ainsi que celle des medias. On entend aussi parler des “conseils vestimentaires” du président, qui prirent force de loi, de son gouvernement englué dans la corruption, profitant de la richesse des exportations pétrolières pour dépenser l’argent du pays dans l’apparat et la création de monuments.
La bande-son ajoute à l’image et aux textes cet effet d’oppression constante, envahissante, que l’on ressent déjà à la vue de ces monuments que personne ne regarde, de ces larges avenues ou nul ne passe, de ces hôtels vides, de ces luxueux appartements complètement inhabités.
Dans ce décor colossal et désolé, se découpent les silhouettes de Mouchette et du Turkmenbashi, images plates, qui conversent et devisent de manière poignante sur leurs existences de pure fiction.
“Marche sur moi” est une installation créée spécialement pour la coupole du Gemeente Museum de Arnhem. Elle se compose d’un texte gravé dans le linoleum du sol et de panneaux de texte accrochés au mur, qui instaurent un dialogue entre eux, aussi bien qu’avec le spectateur. Ces textes interpellent le lecteur de manière provocatrice.
Marche sur moi…
C’est un peu comme si le sol et les murs se mettaient à avoir une personnalité. Ces textes piègent le spectateur, et ceci d’autant que ces mots sont là, gravés sur le sol où il marche; sans le vouloir, le spectateur est entré en contact physique, intime presque, avec ce texte qui le provoque. Marche sur moi, enjambe-moi, piétine-moi, écrase-moi, souille-moi, salis-moi, encore, encore, encore … Sur les murs: “moi aussi, moi aussi …”
Moi aussi, moi aussi…
Conception et réalisation : Martine Neddam
Exposition : du 29 février au 12 avril 1992
Installation sponsorisée et fabriquée par : FORBO Krommenie
Collection : Collection Arnhem Gemeente Museum
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